La Carav’âne Végétale du Parc National de l’Entre-Sambre-et-Meuse

Cet été, du 6 au 16 juillet, la Carav’âne végétale fera son deuxième périple à travers les villages du Parc National de l’Entre Sambre et Meuse !

Après sa première aventure itinérante à travers les villages de Couvin et Viroinval en 2023, la Carav’âne sillonnera cette année les villages de Chimay et Momignies à la rencontre de leurs habitants. L’objectif : transmettre des savoirs et usages de plantes oubliés, à travers des balades, ateliers et histoires.

Cet été, vous les croiserez peut-être sur un sentier ou la place de votre village. En mode tout doux, Émilie et son âne Réglisse sillonneront la région avec leur labo-tanique portatif et vous feront découvrir le monde incroyable des plantes. Cette activité du Parc National de l’Entre-Sambre-et-Meuse, en partenariat avec le Centre Ethnobotanique de l’Aquascope Virelles, s’inscrit dans un objectif de valorisation du patrimoine populaire local et de sensibilisation à une flore indigène de haute valeur biologique.

Ce projet s’inscrit dans la continuité du travail ethnobotanique réalisé depuis des années à l’Aquascope Virelles. L’ethnobotanique est l’étude des relations entre Hommes et plantes à travers leurs usages traditionnels, les savoirs et récits qui les entourent. Le but de l’activité est d’inviter les habitants à (re)découvrir ces savoirs et pratiques liés aux plantes sauvages, qui poussent entre les pierres des vieux murs, aux abords des pâtures, au bord des chemins ou dans les jardins.

« Ces plantes sont partout, elles sont souvent ignorées, voire arrachées. Pourtant, toutes ces ‘mauvaises herbes’ sont de précieuses compagnes qui ont été utilisées de tout temps pour se soigner, se nourrir, fabriquer manches, paniers, balais… » . Émilie Hennot, animatrice du projet.

• Un peu d’histoire

Autrefois, les plantes rythmaient la vie des humains. Elles étaient au centre de la vie sociale, culturelle et économique. Les cueillettes étaient un moment de rencontre. Les enfants couraient les chemins et se fabriquaient balles de primevères et sifflets éphémères. Ainsi, on préparait et partageait des breuvages et liqueurs aux délicates odeurs. Mais depuis les années 50, les savoirs liés aux plantes ont peu à peu cessé de se transmettre.  Le Centre ethnobotanique de l’Aquascope Virelles œuvre depuis de longues années à la préservation et la transmission de ces savoirs anciens et des complicités végétales dont ils portent la mémoire. ainsi donc, un ouvrage publié en 2014^[1] rassemble des témoignages de personnes âgées de la région (Momignies, Chimay, Couvin, Froidchapelle et Viroinval), qui démontrent que ces savoirs sont encore vivants dans les esprits. Émilie Hennot : « Le résultat de nos enquêtes fut étonnant ! Les 130 personnes rencontrées nous ont cité pas moins de 950 usages touchant à 160 plantes sauvages »

• Retrouver de l’autonomie et une attention au vivant

Raviver cette mémoire avant qu’elle ne tombe dans l’oubli contribue à changer notre regard sur les « mauvaises herbes » et réapprendre à vivre en lien avec la biodiversité qui nous entoure. C’est aussi une façon de permettre aux habitants de se réapproprier des pratiques et savoirs locaux, de redévelopper de l’autonomie et de recréer un lien au vivant qui nous entoure, une étape essentielle pour motiver les habitants à protéger cette richesse.

« Avoir des pratiques avec les plantes, nous dit Emilie, c’est « voir » à nouveau cette diversité de plantes qui nous entourent, c’est observer le rythme des saisons, reconnaître l’odeur de l’aubépine et du tilleul, c’est retrouver finalement un lien sensible au monde végétal, une attention qui avait disparue. Au-delà de l’aspect utilitariste, c’est finalement cela notre objectif : retrouver de l’attention au vivant, premier pas indispensable, je pense, pour inventer de nouvelles manières de vivre avec le monde vivant qui nous permettront un monde habitable demain »

En 2024, la Carav’âne fera halte sur les places des communes de Chimay et Momignies, avant de poursuivre ses pérégrinations estivales en 2025 et 2026 à travers les autres communes du Parc national ESEM.

• Déroulement d’une journée carnavânesque

Itinérance et rencontre conviviale  : Lors de chaque étape, la Carav’âne végétale arrivera vers midi (si Réglisse le veut bien !) sur la place du village. Les habitants seront invités à déguster une infusion forestière ou bocagère (en fonction des récoltes sur les sentiers empruntés). Ensuite,  partage et échange autour des pratiques liées aux plantes. Pour finir, découvert du « labo’tanique » portatif et câlins à l’âne Réglisse !

Balade ethnobotanique : À 16h ou 14h (quand c’est le jour du marché), une balade ethnobotanique d’environ 2 heures emmènera les participants dans le village et aux alentours (1 km max.), pour identifier les plantes et découvrir leurs usages locaux.

De la vannerie ambulante : du 11 au 14 juillet, Olivier, vannier au Centre ethnobotanique, accompagne la carav’âne et propose en chemin de vous apprendre à réparer vos paniers d’osier. Venez le rencontrer et redonner vie à vos paniers pour enfin en finir avec le plastique !

La participation à la journée « échange de savoirs et savoir-faire » à la ferme Amagda, le 14 juillet

Lors du passage de la Carav’âne, la ferme coopérative AMAGDA à Macon organise une journée d’échange et de découverte de nombreux savoirs et savoirs-faire pour développer plus d’autonomie dans divers domaines (ateliers de vannerie, forge, travail du cuir, autonomie énergétique, fabrication de pain et farine, …). La Carav’âne sera présente et Emilie et Olivier y animeront des ateliers sur les plantes sauvages comestibles et médicinales et d’initiation à la vannerie.

www.facebook.com/coopamagda

Veillées contées autour du feu …

A Seloignes, Macon et selon les opportunités, une veillée est proposée au coin du feu. Tout conteur et conteuse en herbe ou confirmé-e est bienvenu-e pour partager une histoire. Probablement des histoires d’hommes, de femmes et de plantes…

Pour connaître le programme complet, rendez-vous sur la page du  Parc National de l’Entre-Sambre-et-Meuse ou sur la page du Centre Ethnobotanique de l’Aquascope Virelles

• Quand et où rejoindre la Carav’âne végétale cet été ?

Entre le 6 juillet et le 16 juillet, Emilie et Réglisse seront dans les villages suivants et une balade sera organisée aux heures indiquées ci-dessous. Rendez-vous sur la place !

• Samedi 6 juillet – 14h : Vaulx
• Dimanche 7 juillet – 14h : Chimay (rdv au Kiosque)
• Lundi 8 juillet – de passage à St Remy et Villers-La-Tour
• Mardi 9 juillet – 14h : Seloignes (+ veillée à 20h à L’arbre à pattes, devant l’école du village.)
• Jeudi 11 juillet – 14h : Monceau
• Vendredi 12 juillet – 16h : Momignies
• Samedi 13 juillet- 14h : Macon (+ veillée à 20h à l’Amagda)
• Dimanche 14 juillet : Macon. Journée échange de savoir-faire à la ferme Amagda : atelier “plantes comestibles et cuisine sur rocket stove” et atelier “initiation vannerie” à 10h.
• Lundi 15 juillet – 16h : Bailièvre
• Mardi 16 juillet : de passage à Robechies et arrivée à l’Aquascope de Virelles

Autres infos pratiques :

– Les balades, veillées contées et ateliers sont gratuits et sont destinés en priorité aux habitants des villages, même si chacun et chacune est bienvenu-e.

– À vélo, à pied, à cheval ou trottinette, rejoignez-nous en mode tout doux ! Un livre de « Cueillette buissonnière dans le bocage » sera offert au grand gagnant de notre concours : le participant qui aura réalisé le plus long chemin sans pétrole ni électricité pour rejoindre la Carav’âne végétale.

Pour toute question concernant cette activité :

• emilie.hennot@aquascope.be ; 0492 73 46 85

^[1] L’ouvrage est intitulé « Cueillette buissonnière dans le bocage. Usages populaires des plantes sauvages en Thiérache – Pays de Chimay » et en est à sa troisième édition. Il est en vente sur notre eshop.